Les objets connectés soulèvent de nombreuses réflexions technologiques, sociologiques, environnementales mais aussi juridiques. Le numéro 3 de la revue Third tente de faire la radiographie de l’objet connecté et se pose la question de savoir si le progrès annoncé est incontestable.
Un phénomène B2B
Tout d’abord, peut-on considérer que les objets connectés ont vraiment fait irruption dans nos vies ?
Laurence Allard, maître de conférences en sciences de la communication et chercheuse à l’Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel (IRCAV) estime que les taux d’adoption des objets connectés de grande consommation sont assez bas : la montre connectée est à 14%, l’alarme à 10%, les bracelets de fitness à 9% et ensuite on trouve des taux très bas, le frigo est à 3% par exemple.
Parmi les freins à l’adoption, il y a cette crainte pour la vie privée essentiellement due à la connexion au cloud.
Aujourd’hui, il n’existe pas encore de configuration acceptable pour les utilisateurs individuels quant à la captation de leurs données. Tant que cette difficulté ne sera pas résolue, elle constituera un frein majeur à l’adoption des objets connectés.
Une révolution industrielle
Pour Sébastien Rospide, directeur général de We Network, l’IoT a surtout pour avantage de bouleverser et d’accélérer la demande en électronique (hardware) et donc de booster la filière électronique.
Une question de réseaux et d’opérateurs
Pour Jérôme Cornu, Directeur Marketing & Communication de Objenious, l’Iot constitue l’innovation centrale de la révolution numérique et est porteuse de gains de productivité immenses, d’économies substantielles et de nouveaux services.
Les objets connectés ont mis en lumière de nouveaux besoins de connectivité. Il s’agit d’avoir des réseaux qui consomment moins d’énergie, qui ont une portée adaptée à ces nouveaux usages et un coût réduit compatible avec des volumétries d’objets très importantes.
Tout au numérique … et les impacts
Pour Guillaume Pitron, journaliste et auteur de « La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique » (2018), dans 10 ans, le monde sera massivement connecté, même l’humain sera connecté.
Tout cela va générer un coût énergétique colossal sans compter les coûts liés à la conception et la fabrication des objets ainsi que des réseaux. Pour lui, le processus est « irrésistible » et il sera difficile, sinon impossible, de l’enrayer.
La question est donc de savoir s’il est possible de concevoir des objets connectés de manière éco-responsable ?
Tout a un impact écologique, en particulier les objets connectés. Il donc pertinent de responsabiliser les acteurs et créer des bonnes pratiques pour que la société soit plus vertueuse.
Par exemple, en imposant aux fabricants d’objets d’être transparents sur les matières utilisées, leur origine et les conditions d’approvisionnement (à titre d’illustration, le Fairphone). Ou encore, promouvoir l’allongement de la durée de vie des objets et privilégier le remplacement des pièces détachées en cas de problème afin d’éviter de changer l’objet tout entier.
L’approche juridique : privacy by design et accountability
Le cabinet Parallel Avocats explore les enjeux juridiques soulevés par le développement de l’IoT.
Retrouvez l’intégralité du numéro trois de Third : « Vivre avec les objets connectés », novembre 2019
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