L’Internet des objets connectés représente les échanges d’informations provenant du monde réel vers le réseau Internet. L’IoT est considéré comme la troisième évolution de l’Internet, baptisé Web 3.0.
Ce nouvel aspect de l’internet va induire un accroissement exponentiel des échanges de données, principalement de de machine à machine (M2M), et est en partie à l’origine du Big data.
Du fait du nombre croissant d’objets connectés, on annonce qu’en dix ans (2015-2025), 150 milliards d’objets devraient se connecter entre eux, avec l’Internet et avec plusieurs milliards de personnes. Les applications dans ce domaine naissant sont infinies.
Le Cabinet d’étude GlobalData annonce un taux de croissance annuel attendu de 38,5 % jusque 2020 !
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Quels sont les secteurs concernés?
L’Iot est déjà bien implanté dans de nombreux pans de la vie privée : la domotique, les compteurs intelligents, les voitures connectées, etc.
Dans le domaine automobile par exemple, l’appel d’urgence embarqué (e-call) va sauver des vies. Lorsque les capteurs détectent un accident (par exemple au déclenchement d’un air bag), ils activent une carte SIM qui lance un appel à destination du centre de secours. La communication s’établit automatiquement et les services de secours reçoivent différentes informations, dont bien évidemment la localisation de l’accident.
Dans le domaine de la santé, Smartview est un système de suivi à distance des patients atteints de trouble cardiaques. La prothèse transmet des données au cardiologue sans que le patient n’ait besoin de se déplacer.
Les capteurs prennent leurs quartiers dans les villes
La gestion communale est également fortement concernée par l’IoT. Selon l’Institut d’études Gartner , les smart-cities feront appel à près de 10 milliards d’objets connectés d’ici 2020 contre 1,1 milliard en 2015.
La croissance est actuellement principalement observée dans le domaine des bâtiments connectés.
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L’IoT a également un rôle important à jouer en matière de mobilité : dématérialisation du ticket de transport, désengorgement du trafic, développement des systèmes de stationnement intelligent, … dans l’objectif de fluidifier la vie en ville.
Fin 2013, le Royaume-Uni lançait le premier projet pilote d’autoroute connectée au monde, avec l’installation de capteurs placés sur des bandes d’autoroute pour évaluer le trafic et émettre des signaux en conséquence. D’autres villes comme Santander ou Los Angeles (avec la solution Express Park et son application gratuite ParkMe), ont été précurseurs dans l’utilisation de solutions technologiques pour gérer leur mobilité.
Aujourd’hui, ces idées innovantes percolent dans de nombreuses villes et communes en Europe.
La dimension environnementale est également un sujet de premier plan. Les applications « smart » se multiplient pour concilier vie en ville et développement durable. L’éclairage public qui ajuste sa luminosité en fonction des besoins du moment ou les poubelles qui informent les services de propreté lorsqu’ils sont remplis. Ce n’est plus une fiction. Bruxelles et Anvers notamment ont aujourd’hui équipé leurs voiries de poubelles intelligentes.
Lecture :
- À quoi ressembleront vos poubelles demain? «Plus besoin de réfléchir au jour de sortie pour manger des moules», L’Avenir, 02 mai 2017.
- Bruxelles-Ville débourse 150.000 € pour des poubelles intelligentes sur le piétonnier, La Libre, 09 novembre 2015.
- 18 poubelles 2.0 pour le piétonnier: elles alertent quand elles sont pleines, L’Avenir, 10 novembre 2015.
Fournisseurs de poubelles connectées :
Ce vaste réseau d’objets connectés ouvre un monde quasi infini de nouvelles possibilités pour rendre les territoires plus durables et plus efficients !
Mieux encore : les données récoltées pourraient être réutilisées par tout un chacun pour développer de nouveaux services et participer à l’amélioration de la vie urbaine. C’est ce qu’on appelle l’Open Data.
L’Open data, c’est quoi ?
Il s’agit « d’une donnée numérique dont l’accès et l’usage sont laissés libres aux usagers. Elle peut être d’origine publique ou privée, produite par exemple par un pouvoir local, un service public régional ou une entreprise. Elle est diffusée par le biais d’une licence ouverte garantissant son libre accès et sa réutilisation par tous, sans restriction technique, juridique ou financière ».
L’ouverture des données publiques fait partie de l’agenda digital de la Commission européenne. Elle estime que l’ouverture des données personnelles est un « moteur pour l’innovation, la croissance et la transparence des gouvernements ».
L’adoption le 17 novembre 2003 de la directive 2003/98/CE sur la réutilisation des informations du secteur public (ou Public Sector Information directive), transposée en droit belge en 2007, a marqué un nouveau pas en avant. Elle vise à fixer un ensemble minimal de règles concernant la réutilisation et les moyens pratiques destinés à faciliter la réutilisation de documents existants détenus par des organismes des États membres de l’Union européenne.
Des villes comme Paris ou Lyon ont créé un poste dédié (Chief Digital Officer), dont le rôle est de piloter les échanges numériques.
Cette nouvelle gestion des données va ouvrir des perspectives aux opérateurs de services, que cela soit pour les transports, la collecte et la valorisation des déchets, l’approvisionnement en électricité, eau, gaz, etc. En concevant leurs propres objets connectés (bornes, écrans, enceintes, etc.) et des applications IoT innovantes utilisant l’Internet des objets, les entreprises auront également la possibilité de booster leur business en proposant des services personnalisés et des offres technologiques plus pointues (réalité virtuelle, 3D, applications mobiles, reconnaissance vocale, etc.).
A cet égard, les résultats du baromètre 2017 de la société de l’information viennent d’être publiés (Digital Economy and Society Index). La Belgique se classe en 6e position parmi les 28 Etats membres de l’UE, ce qui est un bon résultat.
Cependant, notre principale faiblesse réside dans les services publics numériques où les performances ont stagné par rapport à l’année précédente. Dans ce domaine, la Belgique est classée 13e sur 28. Et si on analyse plus en avant un des 4 critères ayant permis d’établir ce classement pour les services publics numériques, c’est-à-dire celui de l’Open data, on constate que la Belgique est classée à la 21 place. Il reste bien du travail à réaliser dans ce domaine.